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La conférence de Tunis pour la paix en Syrie, une nouvelle conférence pour la guerre

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Tout le monde voulait l’éviter. Et pourtant nous y sommes! La guerre se rapproche au Moyen-Orient.

Aujourd’hui, une conférence décisive sur la mort du printemps arabe se tenait à Tunis, berceau de la révolution de jasmin. De nombreux sujets ont été abordés mais un seul frappe les esprits occidentaux : une intervention armée en Syrie sous l’égide de pays arabes pourrait prendre forme d’ici quelques semaines. La Tunisie et le Qatar ont en effet proposé l’intervention d’une force arabe pour maintenir la « paix et la sécurité ». De son côté, l’Arabie Saoudite a évoqué la transmission d’armes aux rebelles syriens. La guerre ou la guerre civile. La guerre pour la paix. Comme d’habitude.

Lâche soulagement à Paris, Washington et Londres. Les Occidentaux s’efforcent depuis des semaines d’éviter à tout prix une intervention dans la région. Par delà les problèmes logistiques et financiers, ce sont surtout des obstacles géopolitiques immenses qu’il faut franchir. Intervenir en Syrie, mettre en danger le principal allié du régime vacillant de Téhéran, c’est prendre le risque d’assister à une intervention iranienne en Syrie. C’est aussi prendre le risque d’une réplique israelienne. A cet instant, dans cette moisissure géopolitique surgiraient des champignons nucléaires. Que les pays arabes, derrière le Qatar, riche pays pétrolier aux ambitions hégémoniques, interviennent dédouane l’Occident de tout risque, bien qu’il soit fort probable (certain) que les capitales européennes et américaines poussent leurs alliés à intervenir et mettre fin à la boucherie héroïque en Syrie.

L’impression est la même dans tous les médias : on part à la guerre la fleur au fusil. Toutefois, les ombres d’un conflit régional sanglant obsurcissent la lumineuse euphorie médiatique. Pourquoi? Tout d’abord car Israël profite du cas syrien pour éloigner le spectre d’une bombe nucléaire iranienne. Le gouvernement de Jérusalem envisage un bombardement aérien sur les sites d’enrichissement nucléaire iranien depuis quelques semaines. Rappelons nous que cette méthode avait déjà été utilisée en 2007 en … Syrie pour des raisons différentes, certes, mais pour éviter une conséquence terrible : un conflit à terre avec ses voisins. L’intervention en Syrie légitimerait une intervention en Iran, et donnerait naissance à un conflit régional redouté depuis des décennies. Autre point d’ombre : le Qatar. Son intervention n’est-elle pas guidée par un choix géopolitique : promouvoir le sunnisme dans un des derniers bastions chiites, assurer sa pérennité et grandir sur la scène internationale? Pour démesurée qu’elle soit, cette ambition porte déjà ses fruits : Al-Jazeera, le football (Coupe du Monde), le soutien au printemps arabes révèlent la montée en puissance de cet Etat.
Ce ne fut qu’une annonce. Elle voulait rassurer et elle rassure : les terribles violences syriennes risquent de s’éterniser tant la détermination des rebelles est grande. Mais cette dernière dépêche, décidemment, inquiète. La guerre régionale et son lot de souffrance, de tensions, de barbarie se rapproche. L’année 2012 sera l’année de tous les enjeux pour le Moyen-Orient.

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